Le temple de la grosse corde

L’idée de la journée, c’était de commencer par la visite du temple Miyajidake.

Ouais, mon gars, c’est une crisse de grosse corde…

C’est pas ma photo parce qu’il faisait pas si tant beau et que le ciel était voilé. Qu’à cela ne tienne, l’air était bon et on a décidé de marcher derrière le temple sur un petit sentier sensé nous mener à un chapelet de petits temples. Comme celui-ci.

À l’intérieur, un prêtre jouait du gros tambour et il chantait. On était bien loin de nos ecclésiastiques qui s’égosillent avec leurs: « Il est grand le mystère de la foooaaaa! »

À un moment donné, on a décidé de prendre une autre trail qui montait à pic. Le panneau promettait une promenade de 90 minutes passant par le sommet de la montagne. Go! On est hardis ou on l’est pas. Fallait que je me fasse des pieds et un cardio après tout. Une bonne côte, j’vous dis. On a rejoint le sommet et on avait une super vue de la ville et de la baie. Après ça, on a tenté de continuer, mais c’est pas mal clair qu’on a pris un tournant pas correct à un endroit et on s’est retrouvés à descendre le mauvais versant de la montagne.

La légende veut qu’un moine se serait arrêté ici et aurait pleuré de joie. (Vous me lisez toujours? Faut tellement pas croire tout ce que j’écris…)

Ça nous a pris un petit bout pour contourner le mont Araji (c’est son nom) et on est revenus à la voiture avec la plotte à terre (faut bien que ça serve, ces expressions inventées par nos cousins français.) J’ai eu une idée pas piquée des vers: faudrait trouver un onsen. Google nous a envoyés dans une place ultra-moderne et chic. C’était pas loin d’être divin, mais c’était un brin cher comparé aux onsen plus traditionnels. Pour une première expérience et pour me familiariser avec les façons de faire locales, c’était pas piqué des vers, par contre.

En revenant de notre marche sur la montagne, les maisons étaient bien belles.

Après avoir vu une généreuse collection de paquets nippons et avoir été guéris de nos courbatures par les eaux minérales, on a quitté le onsen, les pieds légers (Il y avait aussi un bain spécial où deux électrodes nous stimulaient les bras plus ou moins délicatement. C’était bien spécial, même si j’était pas convaincu au début. Eric a trouvé ça l’fun et est resté un peu plus dans ce bain.) Ensuite, on a mangé des sushis assez honnêtes dans un resto convoyeur.

Après notre souper, on a décidé de se promener un brin encore, question de flotter sur notre petit nuage de relaxation. On a vu un autre temple, mais comme il était passé 17 heures, c’était fermé. Les jardins étaient déserts et on a pu marcher un brin parmi les beautés naturelles.

Le temple de Munakata était fermé. Ça, c’est le bâtiment en avant, mais pas le temple en tant que tel, ce dernier étant protégé par un portail fermé après 17 heures

Eric a eu une idée splendide après notre visite: aller sur la côte pour voir le coucher du soleil. On arrête dans un dépanneur (konbini), on se ramasse des cornets et on reprend la route pour la plage. Après avoir trouvé un spot splendide, on s’est écrasés sur une roche plate et on a déballé nos drumsticks. J’avais presque terminé le mien quand Eric est venu s’asseoir. Après une bouchée, il a soupiré de délectation et, en un éclair noir, son cornet est allé revoler dans le sable, plus loin. En une fraction de seconde, Eric s’est retourné vers moi en se demandant probablement pourquoi j’avais batté son drumstick. On a finalement allumé quand on a vu un gros oiseau s’éloigner vers la mer, faire un grand détour et revenir se poser sur un poteau électrique, derrière nous. Eric était un petit peu insulté, mettons.

Un sympathique vieux monsieur japonais est venu nous jaser après ça. Il n’avait pas vu ce qui venait de se passer alors Eric lui a expliqué en pointant l’oiseau. Il l’a reconnu tout de suite: tobi. En regardant plus loin, j’ai trouvé les traductions du nom: black kite, milan noir.

Milvus lineatus migrans, alias casseur de party.

Le chapardeur s’étant éloigné, on a continué à jaser au bonhomme. Eric a fait les présentations et lui a dit que j’étais ici poue le pèlerinage de Shikoku. Le vieux débris me pointe la bedaine: « You, fat. » Bon, un brin surpris pour lui dévisser la tête, j’ai plutôt répondu que je voulais justement maigrir sur la trail. Suis-je trop gentil? Des fois, je me le demande.

Comme je n’avais pas ma chemise à ce moment-là (elle sentait un brin), je me suis dit que je devais peut-être en acheter une de rechange. Direction grand magasin pour trouver du linge avant que ça ferme. On a aussi acheté de la bouffe pour le lendemain. Ça avait l’air de ceci:

Le petit cave, c’était peut-être le monsieur qui m’avait traité de gros en joke, mais bon, je fais du passif agressif. Ça n’avance à rien.

Ceci clôt cette journée bien remplie, mettons.

1 thoughts on “Le temple de la grosse corde

  • Tu es peut-être un peu enveloppé, mais tu fais le pèlerinage, toi. Et toc pour le vieux monsieur.

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